Si les entreprises ont commencé à bien comprendre l’impact de leurs activités sur le climat, causé par les émissions de gaz à effet de serre via les scopes 1, 2 et 3, la prise en compte de leurs impacts sur les écosystèmes et la biodiversité reste encore largement insuffisante. Pourtant, depuis quelques mois, une accélération de la prise de conscience semble émerger.

Est-ce que cette évolution traduit une meilleure compréhension des enjeux ? Résulte-t-elle de l’érosion alarmante des écosystèmes, mettant en péril la résilience et la survie des entreprises ? Ou bien, est-ce le reflet d’une sensibilité accrue à ces questions dans la société, ou simplement un effet de mode ? Quelles qu’en soient les raisons, une volonté croissante d’agir se manifeste dans la sphère économique.

Cependant, cette volonté se heurte souvent à un obstacle majeur : par où commencer ? De nombreuses entreprises, bien qu’animées par une réelle intention de changement, se trouvent démunies face à la complexité du sujet. Identifier les actions à mener, hiérarchiser les priorités et structurer une démarche cohérente peut rapidement apparaître comme un véritable défi.

Dans cet article, nous allons explorer les étapes essentielles pour déployer une démarche biodiversité efficace dans son entreprise. Ces étapes sont présentées dans un ordre logique pour aborder le sujet de manière structurée. Cependant, chaque entreprise ayant des besoins et des contextes différents, il est tout à fait envisageable d’adapter l’ordre de ces étapes en fonction de sa maturité sur le sujet, de ses initiatives préexistantes, des parties prenantes impliquées et de son ambition globale.

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Mettre en place une démarche biodiversité, qu’est ce que ça veut dire ?

Avant de rentrer dans le détail des étapes à suivre, prenons un moment pour clarifier ce que signifie concrètement intégrer une démarche biodiversité dans les activités d’une entreprise.

Tout d’abord, cela implique de reconnaître que chaque entreprise entretient un lien, direct ou indirect, avec les écosystèmes. Cela revient à réfléchir aux impacts de ses activités sur le vivant, mais aussi à comprendre les dépendances de son entreprise vis-à-vis de la biodiversité.

Ensuite, une démarche biodiversité repose sur la mise en place d’actions : éviter, réduire, ou encore restaurer les écosystèmes dégradés. Ces initiatives peuvent concerner le site même de l’entreprise, ou l’ensemble de la chaîne de valeur de l’entreprise, des fournisseurs aux clients.

Enfin, on aime à dire chez rivaje que mettre en place une démarche biodiversité, c’est prendre conscience qu’elle peut devenir une alliée dans le développement de son entreprise. C’est avoir conscience que le vivant n’est pas seulement une ressource ou un élément à préserver pour assurer la pérennité des activités économiques.

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Les 5 étapes pour mettre en place une démarche biodiversité réussie dans son entreprise

Sensibiliser et embarquer ses collaborateurs

La sensibilisation des collaborateurs constitue une étape incontournable pour poser les bases d’une démarche biodiversité réussie. Elle permet à chacun de mieux comprendre les enjeux de préservation des écosystèmes et d’adhérer pleinement à un plan d’action ambitieux. Ce travail d'acculturation doit s’adresser à tous les niveaux de l’entreprise, des équipes opérationnelles jusqu’à la direction, afin de construire un langage commun et une vision partagée.

Pour y parvenir, plusieurs outils et formats pédagogiques peuvent être mobilisés en fonction des besoins et du niveau de maturité de l’entreprise sur ces sujets :

• Ateliers de sensibilisation : des sessions interactives pour explorer les enjeux et impacts de la biodiversité sur l’activité de l’entreprise.
• Moments d’inspiration : des conférences ou témoignages pour s’inspirer d’initiatives innovantes ou d'exemples concrets.
• Activités ludiques : des expériences collaboratives et engageantes pour faciliter l’appropriation des concepts.

Par exemple, Ecotone, entreprise d’agro-alimentaire et société mère de la marque Bjorg, a mis en place le Biodiversity Day, un événement annuel organisé à l’échelle européenne, visant à accroître les connaissances des collaborateurs sur la biodiversité et donner l’envie d’agir. Cet événement est composé de

• Conférences inspirantes.
• Sessions pratiques sur le terrain avec des experts scientifiques, pour expliquer par exemple l’importance de la couverture des sols ou la création de haies.
• Témoignages d’agriculteurs partenaires.
• Ateliers interactifs

Vous pouvez retrouver en détails la démarche d’Ecotone dans notre étude “Intégrer le vivant dans les pratiques des entreprises”

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En embarquant l’ensemble des collaborateurs dès le départ, l’entreprise se donne les moyens de transformer l’ambition en actions concrètes et durables.

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Réaliser son diagnostic biodiversité

Réaliser un diagnostic biodiversité est une étape clé pour structurer et orienter efficacement sa démarche. Ce diagnostic permet à l’entreprise de hiérarchiser ses enjeux, de prioriser ses actions, et d’identifier les risques et opportunités associés à ses activités. Il constitue le socle d’une stratégie claire et ambitieuse en matière de préservation des écosystèmes.

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▶︎ Mesurer les impacts et dépendances

Le diagnostic débute par une analyse approfondie des impacts des activités de l’entreprise sur les écosystèmes. Cela inclut l’ensemble de la chaîne de valeur : des fournisseurs aux clients, en passant par les sites de production. En parallèle, il est essentiel d’examiner la dépendance de ces activités aux services rendus par la nature (article services écosystémiques) : approvisionnement en ressources, régulation climatique, protection contre les aléas naturels, etc.

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▶︎ Hiérarchiser les enjeux et localiser les impacts

À partir des données collectées, il s’agit de définir les enjeux prioritaires, en identifiant les zones critiques, appelées hot spots de biodiversité, ou en ciblant les étapes de la chaîne de valeur où les impacts sont les plus significatifs. Cette approche permet de mettre en lumière les actions les plus urgentes à mettre en œuvre.

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▶︎ Mobiliser outils et méthodologies adaptés

Pour garantir la robustesse de cette analyse, il est possible d’utiliser des outils, comme ENCORE, le Global Biodiversity ou darwin. Ces outils permettent une évaluation des impacts et dépendances sur l’ensemble de la chaîne de valeur de l’entreprise.

Pour analyser les impacts sur un site ou une zone dédiée, il est conseillé de travailler avec des écologues capables de mesurer la richesse d’un écosystème à un instant donné, et d’identifier les actions de réintroduction de biodiversité les plus adéquates sur une zone donnée.

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▶︎ Analyser les risques et opportunités

Enfin, le diagnostic sert à évaluer les risques physiques (Exemple : raréfaction des ressources…) et de transition (Exemple : réglementation, évolution des attentes des parties prenantes). Simultanément, il met en évidence des opportunités comme le développement de nouveaux marchés, l’amélioration de la résilience des activités, ou encore le renforcement de la réputation de l’entreprise. Ces informations sont précieuses pour mobiliser les moyens financiers, techniques et humains nécessaires et convaincre les décideurs.

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Construire sa stratégie et sa feuille de route

Une fois le diagnostic réalisé, il est temps de construire une stratégie et une feuille de route claire pour guider les actions de l’entreprise en faveur de la biodiversité. Cette étape traduit les ambitions en objectifs concrets et opérationnels, tout en assurant leur cohérence avec la stratégie RSE globale et les autres priorités de l’entreprise.

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▶︎ Définir son ambition et son périmètre d’action

La première étape consiste à poser une vision claire de l’engagement de l’entreprise en matière de biodiversité. Cette ambition doit s’appuyer sur les enjeux identifiés lors du diagnostic, en tenant compte de la logique Éviter - Réduire - Restaurer - Régénérer (ERC). Elle permet de définir un périmètre d’action : en commençant par exemple par des zones d’influence directe, comme les sites de production, avant d’élargir progressivement à l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement.

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▶︎ Spécifier des objectifs mesurables et engager les parties prenantes

Des objectifs précis et mesurables doivent être établis pour donner corps à la vision. Ceux-ci peuvent inclure des engagements sur les matières premières responsables (traçabilité, zéro déforestation), des actions de restauration écologique ou encore des initiatives de réduction des impacts sur des hot spots de biodiversité.

L’implication des parties prenantes, internes comme externes, est essentielle. La collaboration avec des départements stratégiques tels que la direction des achats permettra notamment d’adopter des pratiques durables tout au long de la chaîne de valeur.

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▶︎ Construire une feuille de route structurée

Pour atteindre les objectifs fixés, il est crucial d’élaborer une feuille de route détaillée en :

• Planifiant les actions à court, moyen et long terme.
• Identifiant les ressources nécessaires : financières, techniques, et humaines.
• S’appuyant sur des stratégies existantes, comme les plans climats ou les politiques RSE, pour ancrer les projets de biodiversité dans une dynamique globale et rassurer les parties prenantes.

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▶︎ Adopter une vision d’ensemble

Enfin, il est important de lier la stratégie biodiversité avec d’autres enjeux environnementaux et sociaux, tels que la lutte contre le changement climatique ou les pollutions. Ces thématiques étant imbriquées, une approche intégrée et non cloisonnée renforcera la pertinence et l’impact des initiatives.

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Déployer ses actions et suivre ses avancées

Une fois la stratégie et la feuille de route établies, l’heure est venue de passer à l’action. Cette étape consiste à transformer les ambitions en résultats concrets tout en s’assurant du suivi des progrès réalisés. C’est ici que la stratégie biodiversité prend vie et commence à générer un impact mesurable sur les écosystèmes.

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▶︎ Planifier et mobiliser les parties prenantes

Le déploiement des actions commence par la construction d’un rétroplanning clair. Cette planification permet de structurer les priorités et de coordonner les efforts des équipes. Mobiliser les parties prenantes internes et externes est également essentiel : collaborateurs, fournisseurs, clients, collectivités locales, et experts en écologie doivent être intégrés pour garantir la réussite des initiatives.

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▶︎ Mesurer les progrès malgré les défis méthodologiques

Contrairement aux émissions de carbone, il n’existe pas encore de mesure universelle de la biodiversité. Les écosystèmes sont spécifiques et localisés, ce qui rend la comparaison entre eux difficile (une mangrove ne remplit pas les mêmes fonctions qu’une tourbière ou qu’un marais). Toutefois, cela ne doit pas freiner l’action. Des cadres émergents, comme les SBTN (Science-Based Targets for Nature), offrent des orientations pour aligner les initiatives sur les limites planétaires.

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▶︎ Suivre, ajuster et améliorer

Le suivi des progrès est une étape cruciale pour évaluer l’efficacité des actions. Il repose sur :

• Le développement d’outils de pilotage permettant de suivre les objectifs fixés.
• La révision régulière de la feuille de route pour s’adapter aux évolutions des enjeux et des contraintes.
• La réévaluation des impacts pour identifier de nouvelles opportunités ou ajuster les priorités.

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▶︎ Faire de la biodiversité un levier de transformation

Déployer une stratégie biodiversité ne se limite pas à réduire les impacts négatifs : c’est une occasion unique de transformer les écosystèmes en alliés pour le développement durable de l’entreprise.

Agir pour la biodiversité représente des opportunités pour par exemple challenger son modèle d’affaire, imaginer la conception de nouveaux produits plus respectueux des écosystèmes ou revoir son modèle de distribution.

Avancer dans cette direction, c’est contribuer à renforcer la résilience de son organisation tout en répondant aux attentes croissantes de ses parties prenantes.

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Valoriser sa démarche biodiversité

Une démarche biodiversité complète ne s’arrête pas au déploiement d’actions : elle doit également être valorisée pour engager l’ensemble de ses parties prenantes, renforcer l’impact de ses initiatives, et asseoir sa légitimité sur ces enjeux. Communiquer sur ses actions et résultats permet de donner du sens à son engagement, tout en mobilisant ses collaborateurs, fournisseurs, clients, partenaires, et investisseurs.

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▶︎ Communiquer sur ses actions

• Mettre en lumière des initiatives concrètes mises en œuvre au sein de vos activités.
• Diffuser des résultats mesurables, comme les améliorations d’indicateurs environnementaux.
• Publier engagements et de témoignages inspirants pour inciter l’écosystème à suivre cette voix.

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▶︎ Sensibiliser en continu ses collaborateurs

Vos collaborateurs sont vos premiers ambassadeurs. Les sensibiliser en continu aux enjeux de la biodiversité, par des ateliers ou des événements internes, renforce leur adhésion et leur implication. Une culture d’entreprise engagée sur ces sujets peut également attirer et retenir des talents en quête de sens.

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▶︎ Développer des partenariats locaux et des engagements collectifs

S’associer à des acteurs locaux, comme des associations ou des collectivités, permet de donner une dimension territoriale à votre démarche.

Vous pouvez également intégrer des programmes ou labels reconnus, tels que :

• Entreprises engagées pour la nature de l’Office Français de la Biodiversité.
• Act4Nature, qui valorise les entreprises investies dans la protection de la biodiversité.

Ces labels et engagements offrent une reconnaissance officielle et renforcent votre crédibilité auprès de votre écosystème.

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▶︎ Créer une dynamique positive et inspirante

Enfin, valoriser votre démarche biodiversité, c’est aussi inspirer d’autres organisations à suivre votre exemple. En partageant vos bonnes pratiques, vos succès, vos apprentissages, vos échecs, vous participez à un mouvement collectif en faveur de la préservation de la nature.

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Vous souhaitez initier ou concrétiser une démarche biodiversité dans votre entreprise ?

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