Selon le Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, l’Agenda 2030 “est un programme universel pour le développement durable. Il porte l'ambition de transformer notre monde en éradiquant la pauvreté et les inégalités en assurant sa transition écologique et solidaire à l’horizon 2030.”
A l’origine de l’Agenda 2030
Adopté en 2015 par les 193 États membres de l’ONU, l’Agenda 2030 puise son origine dans les différents Sommets de la Terre.
En 1972, la conférence de Stockholm posait les premières briques des principes de la préservation de l’environnement.
En 1992, c’est au Sommet de Rio qu’ont été définies plusieurs conventions allant dans ce sens : convention sur la diversité biologique, convention des nations unies sur les changements climatiques et celle sur la lutte contre la désertification.
En 2000, les Nations Unies adoptent les “Huit Objectifs du Millénaire pour le développement” (OMD) à destination des pays en développement. Ils portaient entre autres sur la préservation de l’environnement, la réduction de la pauvreté et de la faim et l’accès à l’éducation.
Mais c’est en 2012, lors de la Conférence de Rio que se dessinent les fondations de l’Agenda 2030 : sont définis des “Objectifs de développement durable” (ou ODD), pour les tous les pays membres de l’ONU (nous y reviendrons plus tard).
Trois ans plus tard, la fusion entre les ODD et les OMD est actée. Aboutit alors l’adoption de 17 objectifs permettant de couvrir la totalité des questions de société et d’avenir de l’humanité. Ces 17 objectifs forment l’Agenda 2030 et leurs réalisations sont prévues à horizon 2030.
L’Agenda 2030 marque un tournant historique dans la considération des enjeux de développement et d’environnement au niveau mondial, puisque les objectifs qui le constituent sont enfin fusionnés (ils étaient autrefois traités séparément par les institutions onusiennes). Ils gagnent donc en transversalité et la trajectoire est commune pour tous les pays du monde : on dit que l’Agenda 2030 est universel.
Les 17 objectifs de développement durable (ODD)
Couvrant l’ensemble les enjeux de développement des pays du monde tels que le climat, la biodiversité, l’énergie, l’égalité des gens, l’eau ou encore l’éducation, les 17 objectifs de développement durable (ODD) fixés dans le cadre de l’Agenda 2030 sont :
- L’élimination de la pauvreté dans le monde
- L’élimination de la faim et promotion d’une agriculture durable
- L’accès à tous les individus des moyens de vivre en bonne santé
- L’accès à une éducation de qualité dans des conditions d’équité
- L’égalité entre les sexes et l’autonomisation de toutes les femmes et filles dans le monde
- L’accès à une eau propre et à une gestion durable des ressources en eau
- La garantie d’accès à tous à une énergie propre et durable
- Le travail décent et la croissance économique
- La promotion d’infrastructures durables
- La réduction des inégalités entre les pays et en leur sein
- Le développement de villes durables et d’établissements ouverts à toutes et tous
- La promotion des modes de consommation et de production durables
- La lutte contre les changements climatiques et leurs conséquences
- La conservation des océans et des écosystèmes aquatiques
- La préservation des écosystèmes terrestres
- La promotion de sociétés pacifiques
- La mise en place de partenariats pour réaliser ces objectifs
Chacun de ces objectifs est détaillé sur le portail de l’Agenda 2030.
Pour conduire la réalisation de ces objectifs, chacun des points énoncés ci-dessus ont été divisés en cibles plus précises et quantifiables, au nombre de 169.
La place de la France dans l’Agenda 2030
L’universalité de l’Agenda 2030 doit permettre à chaque pays d’agir sur les 17 objectifs de développement durable. C’est en ce sens que la France a adopté en septembre 2019 une feuille de route adaptée à ses politiques publiques. Six enjeux la définissent.
Lutter contre les discriminations et les inégalités, agir en faveur du climat et de la biodiversité en transformant notre modèle de société par la sobriété carbone, promouvoir une agriculture durable et agir sur la santé et le bien-être de toutes et tous ou encore favoriser la participation citoyenne à l’atteinte de ces objectifs.
Autant d’enjeux qui, s'ils sont bien menés, permettront d’améliorer les conditions sociales et environnementales dans notre pays.
Notons également parmi ces enjeux, la promotion de “l’éducation et de la formation tout au long de la vie, pour permettre une évolutions des comportements et des modes de vie adaptés au monde à construire et aux défis du développement durable”.
Un enjeu que nous estimons clé chez rivaje, puisque nous sommes convaincus que l’éducation et la compréhension des phénomènes du dérèglement climatique sont le point de départ nécessaire pour mener une transition désirable et réussie.
Pour mener cette transition et contribuer à la réalisation des 17 ODD, c’est toute la société qui doit agir.
L’Agenda 2030, un programme qui concerne toute la société
Tous les acteurs de la société sont concernés, directement ou indirectement par les objectifs de développement durable, en participant à leur réalisation, en les impactant ou inversement en agissant à l’encontre de ceux-ci.
Tout d’abord les entreprises. Elles sont appelées à y contribuer en les intégrant dans leurs stratégie RSE, en développant des produits et des services vertueux ou encore en incluant des systèmes de production plus respectueux des conditions humaines dans leurs chaînes de valeur. La Loi Pacte entrée en vigueur en 2019 permet d’ailleurs aux entreprises d’intégrer l’intérêt social (prise en compte des enjeux sociaux et environnementaux dans leur activité) dans leur objet social. Cette loi va dans le sens de l’Agenda 2030.
Il y a ensuite les citoyens qui de par leurs actions du quotidien ont un rôle à jouer dans la réalisation des ODD. Cela passe par une compréhension et des modifications, si nécessaire, de leurs comportements (transport, alimentation, consommation etc.), l’apprentissage, l’engagement dans des associations ou dans des actions de sensibilisation.
Enfin, les États et collectivités sont les entités qui se doivent de contribuer le plus efficacement à la réalisation des ODD. Les Etats fixent un cap aux échelles nationales, portent des lois, accueillent les initiatives, financent les projets et incitent tous les acteurs à prendre part à l’action. Les changements peuvent venir d'en bas, mais pour amener des changements structurels, l’action doit-être accompagnée et motivée par le haut.
Quant aux collectivités, elles peuvent et doivent agir à des échelles plus individuelles, en embarquant les populations locales, en organisant des événements et des actions concrètes, en coordonnant le maillage de la société, du quotidien. Ce sont elles qui peuvent avoir l’impact le plus directement mesurable envers les particuliers et les entreprises.
Nous n’avons pas cité ici les influences négatives que ces mêmes organes de la société peuvent avoir à l’égard des ODD, mais pourtant elles sont nombreuses et constituent des freins importants à la réalisation de l’Agenda 2030.
Par exemple, certaines entreprises travaillent avec des fournisseurs ne respectant pas des conditions de travail décentes, certaines banques financent de manière excessive l’industrie des énergies fossiles, ou même les Etats qui peuvent bloquer des lois en faveur du développement durable. En cause, l’influence des lobbies ou encore la pression électorale.
Où en sommes-nous dans la réalisation des objectifs de développement durable ?
Souvent les politiques internationales en matière de préservation de l’environnement et de lutte contre le dérèglement climatiques sont critiquées, parfois à juste titre, du fait qu’elles ne soient pas suffisamment ambitieuses au regard des enjeux, ou alors non respectées dans les actes. La force de l’Agenda 2030 et des ODD est qu’ils sont, pour la première fois de l’histoire, fusionnés entre les institutions, ce qui permet plus de transversalité et de transparence.
En ce sens, la Commission des Nations unies a défini en 2017 232 indicateurs destinés à suivre précisément les avancées et progrès accomplis pour chacun des objectifs de développement durable.
Souvent propres aux contextes nationaux, ces 232 indicateurs ne sont pas tous adaptés à la totalité des pays. C’est pourquoi la France, du fait de ses caractéristiques propres, a sélectionné 98 indicateurs.
C’est l’Insee qui est chargé de collecter les données, rendre compte et produire les indicateurs sélectionnés. Des actions concrètes ont-elles commencé à découler de ces objectifs ?
Tous les ans, sont produits des rapports faisant l’état de la situation par rapport à l’atteinte des objectifs, le dernier rapport est disponible ici
Rapport 2022 des trajectoires d’évolution de l’atteinte des objectifs de développement durable par zone économique et géographique.
Mais les experts sont à l’heure actuelle sceptiques quant à la bonne tenue des objectifs à horizon 2030, en cause, la crise du covid-19 et la guerre en Ukraine. Bien qu’ayant eu un impact direct sur la baisse des émissions de GES, la crise du covid a fait passer les ODD en second plan dans beaucoup de pays du monde, et a même eu un effet néfaste sur le premier objectif, puisque aurait entraîné une hausse drastique de l’extrême pauvreté, passant de 40 millions d’individus concernés avant la pandémie à 60 millions après la pandémie.
Dans le rapport de 2022, est aussi pointé du doigt le manque de volonté de certains pays dans l’atteinte des objectifs, notamment de la part de la Russie et du Brésil.
En tête du classement des pays remplissant le mieux les objectifs de développement durable, se situent la Finlande, le Danemark et la Suède. La France se situe à la 7ème place. Mais tous ces pays obtiennent malheureusement la pire note en matière de production et de consommation responsable ou de lutte contre le dérèglement climatique. Comme pour tous les enjeux liés à la transition écologique, c’est alors un nouveau rythme qui doit être instauré pour espérer atteindre les objectifs fixés, et ce, tout de suite.
Notre réflexion - Chez rivaje, qu’est ce qu’on en pense ?
Les sommets planétaires organisés pour la défense du climat et les programmes créés pour mener la transition sont souvent décriés par les associations et les ONG. Celles-ci reprochent aux nations le décalage entre les discours et les actes.
Tout cela est vrai. Mais chez rivaje, nous pensons que ces programmes lancés à échelle internationale ont leur utilité puisqu’ils permettent d’organiser et de structurer la coopération des nations. Ne rien faire serait encore pire. Tout n’est donc pas à jeter, les rencontres doivent se poursuivre, et la concrétisation des accords doit désormais faire ses preuves.
Un autre point sur lequel nous souhaitions réagir est l’objectif de développement durable 8 défini par les membres de l’ONU dans le cadre de l’Agenda 2030 : « Promouvoir une croissance économique soutenue, partagée et durable, le plein emploi productif et un travail décent pour tous. »
Ce que nous pouvons interroger ici est là nécessité donnée à « la croissance » qui devrait en plus être « soutenue » dans un programme dont l’objectif est de mener une transition réussie.
Nous sommes évidemment pour le développement des peuples et prônons un niveau de vie décent pour chaque humain sur cette planète, mais nous pensons qu’il est illusoire et de moins en moins cohérent de prôner une croissance économique forte dans un monde fini, avec des ressources finies et des limites planétaires telles qu’on les connaît. Le monde est à réinventer, et nous pensons que ce sont des modèles de vie plus sobres qui doivent faire l’objet d’un objectif.
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